Séminaire « Fictions de mondes possibles » à l’IRPALL – Toulouse

Hola les studieux, les pointus, les curieux de SF !
L’Institut de Recherche Pluridisciplinaire en arts, lettres et langues
de Toulouse
reprend ses études sur le récit bref de science-fiction.
Les séances sont ouvertes aux publics.

(voir contact, accès et dates/horaires/salles en bas de l’article)

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http://irpall.univ-tlse2.fr/

SEMINAIRE IRPALL 2015-2016 « Fictions de mondes possibles »
IRPALL – AXE 1 : DISCOURS ET CROISEMENTS ARTISTIQUES

le séminaire est ouvert aux publics

Responsables :
Yves Iehl  – Jean Nimis
Année 2015-2016
Orientation thématique :
Mondes possibles, sciences, science-fiction et « lignes de crête » historiques

Comment le récit bref de science-fiction ou d’anticipation peut-il à certaines périodes bien précises refléter les visions, les problèmes et les conflits d’un monde en crise, notamment à partir des épisodes saillants de tension et de crispation qui ont marqué le XXe siècle et le début du XXIe siècle ?
C’est à cette exploration qu’invite le séminaire de l’IRPALL (Toulouse II) en 2015-2016.
La perspective consiste à comparer les aires géolinguistiques littéraires, notamment européennes, et à croiser ainsi la diversité des points de vue et approches qu’elles permettent.
On s’intéressera plus particulièrement à la mise en scène, dans un certain nombre de récits brefs marquants, de phénomènes de franchissement de seuil ou de changements de paradigme (linguistique, stylistique, philosophique, social, politique, technologique, humain) en des périodes charnière de l’époque contemporaine. On pourra ainsi mettre en relief comment la narration, par son inventivité même, est devenue le miroir (parfois paradoxal) de l’Histoire.
On pourra ainsi s’intéresser en particulier aux périodes des totalitarismes (avant-guerre), à l’époque de la Guerre Froide, à celle de la conquête de l’espace, à l’entrée dans l’ère des nouvelles technologies (liste non exhaustive), et voir comment les ressources de la fiction traduisent la perception de ces crises ou de ces changements majeurs.
Les séances du séminaire déboucheront sur la journée d’étude du 9 juin 2016.

Calendrier des séances 2015-2016 (vendredi 10h-12h)
Vendredi 6 novembre : Jean Nimis (Toulouse)
«“Vices de forme” : The Year of the Jackpot de Robert Heinlein et Verso Occidente de Primo Levi»

heinlein 2 jackpots

À une vingtaine d’années de distance (1952 et 1974), deux écrivains aussi différents que pouvaient l’être Heinlein et Levi proposent deux visions d’une possible extinction de l’humanité où affleure le mythe des lemmings. Le regard de Primo Levi (tiré du recueil Vizio di forma) est allégorique et philosophique, celui de Heinlein (publié dans la revue Galaxy) révèle les craintes de cataclysme de l’homme qui fréquenta les scientifiques de Los Alamos. Tous deux expriment, chacun à leur manière, une « éthique pour la civilisation technologique » (Hans Jonas).

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Robert Heinlein


Primo Levi
Primo Levi

Vendredi 11 décembre : Yves Iehl
«Kurd Lasswitz (1848-1910) ou les rêves d’un visionnaire moderne»
Cconsidéré en Allemagne comme le fondateur de la littérature de science-fiction germanophone, Lasswtiz (« Velatus ») mit au service de fictions critiques et pédagogiques sa culture scientifique et eut une vision de l’avenir plus clairvoyante que Verne et Wells. Connu pour son roman Auf zwei Planeten (Sur deux planètes), il a écrit de nombreux récits parmi lesquels « Auf der Seifenblase » (Sur la bulle de savon),
un conte paru en1887.

 lasswitz

Vendredi 29 janvier : Antonella Capra
«Valerio Evangelisti : le recueil Métal hurlant»
Le recueil de 1998 de l’écrivain contient quatre évocations infernales de la peur, inspirées par la musique heavy metal, bande-son rêvée du gothique moderne. Ironie de l’histoire, et aussi relecture ironique de l’Histoire, dénonciation implicite des préjugés, mise en abîme de l’espace et du temps : perçu comme le chef de file d’un renouveau de la science-fiction italienne, Valerio Evangelisti s’est révélé un acteur majeur de l’éclatement des genres et de l’abandon des étiquettes.

metal hurlantVendredi 26 février : Claire Cornillon (Paris)
«SF et Pop culture dans les nouvelles de Laurent Queyssi»

laurent queyssi

Vendredi 25 mars : Raphaëlle Costa de Beauregard et Olga Cadars (Toulouse)
«Aelita d’Alexeï Tolstoï et le film de Yakov Protazanov (1924)»

Un parallèle entre le film et le texte source soulignera des différences significatives en ce qui concerne le scénario. Représenter un monde de science-fiction à l’écran implique des choix formels tels que l’ellipse, le montage parallèle et les jeux sur le cadrage qui contribuent à rendre vraisemblable l’invraisemblable. Avec Aelita, le choix d’un récit cadre, le présent du monde soviétique, et d’un récit englobé, celui du rêve comme porte d’accès au monde de science-fiction, introduit une perspective comparatiste entre les deux univers qui valide à la fois l’un et l’autre. Quoique critiqué par les défenseurs de la doxa soviétique, le film connut un grand succès en Russie comme à l’étranger. L’esthétique constructiviste des costumes et des décors de Mars, œuvre de l’artiste Alexandra Exter, est une des sources d’intérêt des séquences relevant de la science-fiction.

aelita

Vendredi 15 avril : Patrice Lajoye (Paris)
« La nouvelle, format obligatoire pour les écrivains soviétiques de SF ? »

À partir de 1969, la science-fiction soviétique, qui jouissait jusqu’alors d’une relative liberté, est reprise en main par la critique officielle. La publication de romans ambitieux devient de plus en plus difficile, même pour les auteurs déjà établis, mais des revues littéraires commencent à publier au compte-goutte des nouvelles. Les auteurs connaissent alors une situation particulièrement difficile et voient leur choix de formats de création se limiter considérablement.

 

Vendredi 20 mai : Jean-Claude Dunyach (Toulouse)
« Contraintes narratives de la forme courte en Science-Fiction »

Si l’on considère que la Science-Fiction (qui appartient aux littératures non mimétiques) est la littérature de la métamorphose, dont l’un des projets narratifs principaux est de décrire les instants de basculement, de remise en question des fondements du monde ou les conséquences de ces instants, l’écrivain de SF est confronté à un dilemme : comment introduire un bouleversement majeur, un changement de paradigme, bref une métamorphose, en quelques pages. Il faut à la fois décrire l’ancien et annoncer le nouveau, fournir une quantité effarante d’information de façon à caractériser le changement d’état, tout en respectant les attentes de base du lecteur : il faut qu’il se passe quelque chose d’excitant sur le plan narratif et pas seulement sur le plan intellectuel et, de préférence, il faut que l’on ait le temps de s’intéresser aux personnages. Comment les auteurs de nouvelles s’y prennent-ils ?

Jeudi 9 juin : journée d’étude (9h-12h et 14h-17h)
Nathalie Vincent-Arnaud
« Dysurbanités : énonciation et figures du seuil dans Metatropolis (Jay Lake et al., 2011) et Une brume si légère (Sandrine Colette, 2014) »

Metatropolis 2Alain Damasio
(titre en attente)

 

Université Toulouse – Jean Jaurès  
Maison de la recherche D147
5 allées Antonio Machado
31058 Toulouse Cedex
Plan d’accès

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(avec indication des horaires et des salles, pour ne point se perdre dans le labyrinthe …)

Contact :
irpall@univ.tlse2.fr

A propos de Sylvie

Gérante de la Librairie Bédéciné

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